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Lou Palladium
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Lou Palladium
30 novembre 2005

KLIMT et SCHIELE

klimt

Chef d'Oeuvre, pas Chef d'Oeuvre?: Chef d'oeuvre, of course!

Judith II

Gustav Klimt
1909
Huile sur toile
178 x 46 cm

Particulièrement féconde sur le plan artistique, l’effervescence culturelle que connaît Vienne, capitale de l’empire austro-hongrois, autour de 1900, a été notamment marquée par les œuvres de quatre grands peintres, réunis ici,  pour la première fois à Paris, dans une exposition d’envergure : Gustav Klimt (1862-1918), Egon Schiele (1890-1918), Koloman Moser (1868-1918) et Oskar Kokoschka (1886-1980).

Avec 91 tableaux et 55 dessins réalisés entre 1890 et 1918 (année de la disparition de Klimt, Schiele et Moser), l’exposition dresse un panorama très complet de cette véritable révolution du langage pictural dont la Sécession viennoise, mouvement fondé par Klimt et ses amis peintres en 1897, fut le creuset.

C’est en regroupant ces œuvres selon trois genres qui, à la fin du XIXe siècle, correspondent à des codifications traditionnelles de la peinture, que sont abordées les transformations artistiques en Autriche, ainsi que le passage du symbolisme vers l’expressionnisme, évolution sans réelle rupture, qui suscita l’émergence de nouvelles formes.
Les trois sections de l’exposition reprennent ces trois thèmes, en confrontant dans chaque salle des œuvres des quatre peintres :

- La section « Histoires » (30 tableaux : 8 Klimt, 5 Kokoschka, 8 Moser, 9 Schiele), qui comprend des œuvres relevant de la peinture d’histoire, met en évidence chez Klimt en particulier, au delà du symbolisme, la volonté d’atteindre, dans de grandes compositions, à un art monumental ;

- La section « Paysages » (29 tableaux : 10 Klimt, 6 Moser, 13 Schiele) montre de même qu’à partir de motifs assez conventionnels, la représentation d’une nature très stylisée et refusant la perspective classique, conduit à une forme souvent proche de l’abstraction ;

- La section « Figures » (32 tableaux : 8 Klimt, 10 Kokoschka, 2 Moser, 12 Schiele) réunit des figures isolées, des autoportraits et des portraits de groupe : on peut voir comment, peu à peu, le portrait officiel d’apparat évolue vers une représentation souvent très décorative des personnes et comment émerge et se développe le portrait expressionniste

LES QUATRE PEINTRES DE L'EXPO

Gustav Klimt
1862-1918

Né à Vienne où il suit les cours de l'Ecole des Arts appliqués, Klimt collabore bientôt à la décoration de plusieurs bâtiments prestigieux comme le théâtre de Karlsbad, le Burgtheater de Vienne, le Kunsthistorisches Museum de Vienne, pour lequel il réalise un cycle de fresques et, en 1893, à Vienne encore, la salle des fêtes de l'université dont il conçoit le décor. Cette dernière réalisation est accompagnée de vifs débats: on reproche à l'artiste le symbolisme de son œuvre et il est interpellé à la Chambre pour justifier ses choix esthétiques. Quatre ans plus tard, il participe à la fondation de la Sécession. Il réalise un grand nombre d'affiches d'expositions et d'illustrations pour la revue du groupe, Ver Sacrum. Klimt connaît la gloire de son vivant, et même une gloire internationale, qui lui vaut la reconnaissance à Paris, à Dresde, à Berlin, en Italie ; en 1917, il est nommé membre honoraire des Académies des Beaux-Arts de Vienne et de Munich.

Egon Schiele
1890-1918

Schiele fait ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne et est très vite remarqué par Klimt, de 28 ans son aîné, dont il fait un temps figure de disciple. D'abord tourné vers la peinture de paysage et de portrait, Schiele s'intéresse à l'allégorie à partir de 1910. Mais contrairement à Klimt, il ne s'intéresse pas aux sujets mythologiques ou religieux. L'amour et la mort sont représentés directement, brutalement même, avec une très grande force expressive. De même, alors que l'espace est saturé chez Klimt, il se vide chez Schiele, jusqu'à n'être plus qu'une surface neutre, souvent blanche. Abandonnant rapidement les lignes fluides de la Sécession pour un trait coupant, Schiele s'oriente vers l'expressionnisme. La Sécession organise une rétrospective de son œuvre à la veille de sa mort, en 1918. Cette année-là, le peintre meurt prématurément de la grande épidémie de grippe espagnole qui frappe alors toute l'Europe.

Koloman Moser
1868-1918

Moser étudie d’abord à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne avant de rejoindre l’Ecole des Arts appliqués où il rencontre Klimt. Créateur de modèles pour des meubles, des tissus, des vitraux et des affiches, il délaisse peu à peu les arts décoratifs au profit de la peinture. A partir de 1913, ses œuvres témoignent d’un intérêt croissant pour l’allégorie. Fortement influencé par l’art du peintre suisse Ferdinand Hodler (1853-1918), il privilégie la répétition des formes, les compositions géométriques et la représentation frontale des figures, en mettant l’accent sur l’exaltation de la couleur.

Oskar Kokoschka
1886-1980

Comme Gustav Klimt, Oskar Kokoschka se forme à l’Ecole des Arts décoratifs de Vienne et c’est au maître déjà reconnu de la Sécession qu’il dédicace ses premières lithogravures. Mais dès 1910, Kokoschka substitue au style linéaire et décoratif de la Sécession viennoise des compositions à l’expressionnisme exacerbé, servi par des empâtements et des coups de pinceau très visibles, et par de violents contrastes de couleurs.

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Chef d'Oeuvre, pas Chef d'Oeuvre? Chef d'Oeuvre encore!

Visionnaire II
(Un Homme et la Mort)


Egon Schiele
1911
Huile sur toile
80,3 x 80 cm

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