Etat de Grâce

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas écrit sur ce blog mais l'occasion était trop belle pour passer à côté. Je prends donc quelques minutes de mon temps pour vous conseiller un film magnifique que vous ne pouvez pas décemment pas ignorer.: Les Filles du Botaniste. Le "pitch":Dans la Chine des années 80, tous les tabous ne sont pas levés.Min, une jeune orpheline, part faire ses études chez un botaniste de renom. Homme secret et père autoritaire, son professeur vit sur une île qu'il a transformée en jardin luxuriant. Contrainte de partager cette vie solitaire et effacée, sa fille An accueille avec joie l'arrivée de l'étudiante. Très vite complices, les deux jeunes femmes voient leur amitié évoluer vers une attraction troublante, sensuelle et interdite.Incapables de se séparer, Min et An imaginent bientôt un dangereux arrangement pour continuer à partager le même toit...Des scènes d'une rare sensualité entre deux êtres qui s'aiment dans un paradis perdu, refuge et eden de leurs sentiments, en dehors du temps, comme suspendu dans l'espace. Des images à vous couper le souffle tant le réalisateur a été inspiré. Des scènes qui ressemblent à des tableaux de maîtres. Rarement compositions de végétaux et de corps ont été filmés avec une telle sensualité. Un film qui ouvre les sens, tous les sens. On touche le grain de la peau, on respire des fleurs hallucinogènes, on est pris dans un vertige, et malgré une bien triste fin, on ressort plein d'allégresse de ce film où la passion triomphe des interdits et des tabous. Le temps suspend son vol, captivés que nous sommes par la beauté des deux jeunes actrices.Mention spéciale pour l'Eurasienne Mylène Jampanoi, troublante à souhait. Un Brokeback mountain lesbien? Quoi qu'il en soit à ne pas manquer.         

Comments

[Sam Byhel]

Ce film est à mon sens tout simplement sublime. Une richesse esthétique et symbolique rare dans une même oeuvre. Le pari n'était pas gagné. Parler de l'amour absolu, qui se trouve exister entre deux femmes, sans tomber dans le voyeurisme ni dans le phénomène de société est une véritable prouesse. Chapeau bas pour Daï Sijié qui prouve encore une fois ses qualités de réalisteur autant que d'écrivain.